ON S’AIME MAIS ON NE PEUT PAS ÊTRE ENSEMBLE : TÉMOIGNAGE



 Comment retrouver la complicité des débuts dans son couple ?


Avec le temps, la relation de couple change. On s'éloigne, on communique moins, on s'engueule. Pourtant on s'aime toujours... Alors comment remettre son couple sur les bons rails et retrouver la complicité et les rires qui nous ont fait tomber amoureux ?


Il paraît que l’amour permet tout, que grâce à lui on peut déplacer des montagnes, tout affronter. Certains diront même que l’amour triomphe toujours. Mais est-ce toujours suffisant ? Si aimer est une des plus belles choses au monde, le sentiment amoureux n’offre pas systématiquement l’assurance du bonheur partagé à deux. Parfois, on a beau s’aimer très fort, la vie nous sépare. Il peut exister de nombreuses raisons à ce qu’un amour ne puisse pas vivre et s’épanouir au grand jour. Un amour secret, un amour interdit, une différence d’âge, de culture, de religion, une trop grande distance, une forte incompatibilité de caractères, des projets de vie différents… Autant de raisons qui empêchent l’amour de gagner à chaque fois. On s’aime mais on ne peut pas être ensemble, voilà le témoignage de Manon qui explique que malgré l’amour partagé avec David, leur histoire ne peut pas exister.


ON S’AIME MAIS ON NE PEUT PAS ÊTRE ENSEMBLE : TÉMOIGNAGE DE MANON

« David et moi, ça n’aurait jamais dû arriver. Nous n’aurions pas dû nous rencontrer. Pas de la même région, pas du même milieu social, pas forcément la même culture et la même éducation et pas de la même génération. Cela faisait beaucoup de « pas » d’emblée. Rien ne semblait pouvoir nous relier, nous réunir ou nous attirer l’un à l’autre, l’un avec l’autre, et pourtant c’est ce qui est arrivé.


La vie aime parfois nous jouer des tours, ébranler nos certitudes, nos repères, nous ouvrir l’esprit vers d’autres horizons. Et vers des rencontres qui vont avec. Ou plutôt la rencontre.


Mais comme le dit le proverbe et même si ça fait affreusement cliché, force est de constater que « le cœur a ses raisons que la raison ignore. »

Cela nous est tombé dessus et je crois que ni lui ni moi n’avons compris. Nous savions que ce serait compliqué, peut-être voué à l’échec d’emblée, mais c’est comme si une force invisible nous attirait irrémédiablement l’un vers l’autre comme un fil rouge invisible qui nous relierait de toute façon.


Peut-être n’était-ce qu’un coup de foudre après tout, un de ces feux de paille qui se nourrissent de l’attirance physique pour vite s’éteindre ? Ou peut-être que ce serait un simple jeu de séduction qui aboutirait à peine à un flirt ? Quelques petits bisous et puis s’en va…


Je crois que nous sommes tombés dans le piège des sentiments, l’amour nous a pris par surprise. Je parle de piège parce que nous pensions pouvoir contrôler ce qui était en train de se passer, mais nous avons eu tort. Nos vies avaient décidé de se rejoindre pour un temps, nos corps de se reconnaître et nos cœurs de s’émouvoir. Au jeu de l’amour, nous avions perdu avant même de savoir que nous étions amoureux.


Cette relation qui n’aurait pas dû exister ou être sans conséquences a pris des proportions que ni David ni moi n’avions imaginées.


ON EST TOMBÉ AMOUREUX. ON S’AIME ET ON NE SAIT PAS QUOI FAIRE DE CET AMOUR. ON S’AIME MAIS ON NE PEUT PAS ÊTRE ENSEMBLE…

Je pensais que lorsque l’amour arrivait, cela était une évidence et que tout alors était plus facile et plus beau. Grossière erreur. Dans notre cas, nos sentiments n’ont fait que tout compliquer, nous emmener dans des tourments que nous ne savons pas gérer. Car nous n’avions absolument rien anticipé, imaginé, ni même cherché.


Parfois je me dis que si nous en étions restés aux prémices de cette histoire, tout serait beaucoup plus simple aujourd’hui. Mais la seconde d’après je me déteste de penser ainsi car l’amour que j’ai pour David, même si je ne peux pas le ressentir et le vivre pleinement, est un cadeau du cœur et de l’existence.


Nous avons 20 ans d’écart. C’est un homme de la campagne, je suis une femme de la ville. C’est un père qui ne s’envisage plus papa, je ne suis pas encore mère et je veux le devenir. Il est enraciné dans une région qu’il n’a jamais quittée, je suis d’une famille, d’une culture, d’une génération peut-être aussi, qui a besoin de voyager pour découvrir, se ressourcer, être moi-même. J’aime la vie à cent à l’heure, le monde, le bruit, la vie nocturne, il aime le calme et le silence après une grosse journée de travail.


La probabilité de nous rencontrer était mince, celle de nous plaire quasi nulle. Sur le papier, impossible apparemment. Et pourtant on s’aime mais on ne peut pas être ensemble…

C’est dans son haras que je l’ai rencontré. Moi, la jeune femme de la ville venue passer une semaine de vacances. Une passion nous est commune : les chevaux. Mais pour lui, c’est plus que cela, c’est son métier, sa vocation, son univers. Moi c’était plus lointain, plus diffus, ce n’est qu’une partie de ma vie.


On s’est aimés par les regards, les sourires, les mots et les gestes. Puis par nos corps avec nos étreintes et nos caresses. Cela aurait pu être uniquement un amour de vacances, le scénario d’une jolie comédie romantique et puis rien d’autre. Une question de désir, de plaisir et au revoir.


Mais quand nos confidences et nos sensibilités s’en sont mêlées, on a perdu l’insouciance de cette relation pour les tourments de l’amour.


ON S’AIME MAIS ON NE PEUT PAS ÊTRE ENSEMBLE. MA VIE N’EST PAS LÀ-BAS, LA SIENNE N’EST PAS ICI.

Peut-être qu’on ne s’aime pas assez fort au final, pour que l’un de nous quitte son existence et rejoigne celle de l’autre. Pourtant on se manque, on pense l’un à l’autre, on s’est revus. Et pas uniquement pour se noyer dans le plaisir. Ce n’est pas qu’une histoire de corps, nos cœurs sont bel et bien concernés.


Mais je ne sais pas si tout cela me fait plus de bien que de mal ou l’inverse. Je ne sais plus. Le revoir est un bonheur, le quitter un déchirement. Mais en même temps, un soulagement de retrouver ma vie. Plus le temps avance, plus je me dis que notre rencontre n’a pas eu lieu au bon moment, qu’on s’est aimés trop tôt ou trop tard, que tout est question de mauvaise synchronisation.


NOUS NE SOMMES PAS UN COUPLE, ET SANS DOUTE QUE NOUS N’EN SERONS JAMAIS UN.

Trop d’obstacles nous barrent le chemin, trop de divergences nous empêchent de nous projeter sereinement. Le temps fera peut-être son œuvre, éloignant nos cœurs l’un de l’autre. Ou la vie amènera à chacun de nous une personne plus encline à partager nos vies. Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’on ne peut pas être ensemble parce qu’on a conscience que cela nous rendrait malheureux ou incomplets. Mais dans le même temps, nous souffrons de ne pas former un couple.


Je ne sais pas ce qui mettra un point final à notre histoire. Ou ce qui au contraire lui permettra d’éclore au grand jour. Mais j’ai conscience que je ne peux pas nourrir un espoir, aussi infime soit-il, au fond de moi, indéfiniment.


C’est étrange, l’amour. Pourquoi notre cœur s’ouvre à un autre si ce n’est pas pour battre à l’unisson ? »

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